Du court au terrain vitré : la trajectoire d’un numéro 1
juillet 6, 2025

Rencontré au Padel Club of Sousse, Selim El Aroui, numéro 1 tunisien du padel, nous a ouvert les portes de son univers. Entre passion, performance et ambitions internationales, il revient sur son parcours, sa vision du sport et ses engagements.
Cette interview exclusive, réalisée par La Presse Magazine et conduite par Mohamed Salem Kechiche, est publiée dans le cadre d’un publi-reportage sponsorisé par Spiga, marque du groupe La Rose Blanche.
BONJOUR M. EL AROUI, PEUX-TU TE PRÉSENTER RAPIDEMENT POUR CEUX QUI NE TE CONNAISSENT PAS ENCORE ?
«Bonjour, Selim El Aroui, 29 ans, je suis pharmacien et joueur de padel depuis l’année 2021».
TU AS UN PASSÉ DANS LE TENNIS, PEUX-TU NOUS RACONTER TON PARCOURS DANS CE SPORT ?
«J’ai commencé le tennis à l’âge de 5 ans, j’ai rejoint l’académie du tennis club de Tunis. Ensuite, j’ai rejoint des groupes compétitifs chez les jeunes. J’ai commencé à jouer des tournois dans les catégories poussins, benjamins et minimes. J’ai remporté quelques tournois, j’ai fait partie de l’équipe nationale. Et de 12 à 15 ans, j’ai participé à des tournois de tennis en Europe, ainsi que des
championnats arabes et des compétitions internationales».
COMMENT AS-TU DÉCOUVERT LE PADEL ? QU’EST-CE QUI T’A ATTIRÉ VERS CE SPORT ?
«Ce qui m’a attiré vers le padel, c’est vraiment le fait que ce soit un sport de raquette. Ça se joue à 4, c’est un sport très ludique. J’ai commencé au départ par m’amuser avec mes amis et j’ai tellement apprécié la chose que j’ai fini par reprendre la compétition».
QU’EST-CE QUI A MOTIVÉ TA TRANSITION RAPIDE DU TENNIS AU PADEL ?
«Je pense que les joueurs de tennis qui ont joué à un bon niveau chez les jeunes ont beaucoup de facilité à apprécier le padel et à y devenir compétitifs. Parce que c’est un sport de raquette qui a la même coordination que le tennis. On a les mêmes coups, on a la volée, on a le smash, le coup droit, le revers et donc très facilement on se retrouve dans ce sport».
Y A-T-IL DES MOMENTS CLÉS OU DES RENCONTRES DÉCISIVES DANS CETTE TRANSITION ?
«Dans cette transition, oui. La première fois où je suis parti jouer à un tournoi international de padel, c’était au Qatar, à Doha. J’étais encore un amateur, je sortais des qualifications, je me suis qualifié au tableau final et ensuite j’ai gagné un match au tableau final. J’ai perdu contre des joueurs classés 30es mondiaux lors de ce tournoi et à partir de ce moment-là, je me suis dit que je voulais avancer dans ce sport».
SELON TOI, POURQUOI LE PADEL CONNAÎT-IL UN TEL SUCCÈS EN TUNISIE CES DERNIÈRES ANNÉES ?
«Le succès du padel en Tunisie vient d’un succès international d’abord et d’un succès européen ensuite. Je pense que c’est le côté social, l’aspect communautaire, le côté convivial qui a fait que le padel s’est développé en Tunisie à cette vitesse».
ON VOIT DES CLUBS OUVRIR UN PEU PARTOUT, NOTAMMENT DANS LES GRANDES VILLES. COMMENT EXPLIQUES-TU CETTE EXPANSION RAPIDE ?
«Cette expansion rapide, elle est due au fait que beaucoup de gens deviennent accros à ce sport. Dès qu’ils touchent la raquette, dès qu’ils font leur première partie, ils adorent ça. Aussi, le fait d’organiser des tournois et d’attirer beaucoup de monde au sein de leur club fait qu’il y a une ambiance qui est vraiment familiale, où on peut jouer que ce soit en couple avec sa femme ou inviter les enfants. Ça a plu vite, très rapidement dans la capitale, ça a marché. Je pense que c’est en train de se répéter de ville en ville, que ce soit à Sousse, à Sfax, à Djerba».
LE PADEL EST-IL UN PHÉNOMÈNE DE MODE ? EST-CE QUE C’EST UN SPORT QUI VA S’INSTALLER DURABLEMENT ?
«Je pense que le padel n’est pas une mode. C’est vraiment un sport qui va s’installer durablement. Du fait du nombre de participants aux tournois aujourd’hui, du nombre de licenciés dans les différents pays européens, asiatiques ou africains, le padel prend vraiment sa place. Le nombre de terrains augmente d’année en année, de façon exponentielle. Je pense qu’on est partis pour bien s’installer dans le monde du sport, que ce soit en Tunisie ou à l’étranger».
QUEL EST LE PROFIL DES NOUVEAUX JOUEURS QU’ILS SOIENT ANCIENS TENNISMEN, DÉBUTANTS, FEMMES OU ENFANTS ?
«Il y a plusieurs joueurs, qu’ils soient amateurs, niveau intermédiaire, joueurs confirmés ou bien joueurs professionnels. Aujourd’hui, il y a différentes catégories. Si on va suivre les catégories des tournois, il y a la catégorie P50, qui est vraiment amateur, P 100, un amateur entraîné, un P 250, un P 500 et un P 1.000, qui est vraiment le joueur compétitif confirmé. Aujourd’hui, on a deux tours. On a les joueurs qui n’ont jamais joué au tennis et qui s’initient au padel et qui apprennent à bien jouer. Et on a, la plupart du temps, les joueurs de tennis qui ont joué plus de cinq ans, voire plus de dix ans, qui ont fait de la compétition au tennis et qui deviennent très bons au padel en très peu de temps, surtout en Tunisie. Ce n’est pas valable pour l’Espagne ou l’Argentine, qui sont des pays où il y a des padelistes purs qui ont commencé à jouer au padel depuis leur jeune âge »
QU’EST-CE QUI REND CE SPORT SI ACCESSIBLE ET SI ATTRACTIF ?
«Je pense par la facilité de la prise de raquette. C’est très facile de mettre la balle de l’autre côté du terrain. Si on rate la balle, il y a toujours la vitre qui peut nous sauver. Si la balle passe sur le côté droit ou le côté gauche, il y a le grillage qui nous permet aussi de récupérer la balle. Et aussi le fait que l’espace est réduit par rapport au tennis. Le terrain est beaucoup plus petit. C’est 20 mètres sur 10 et ça se joue à deux uniquement. Les espaces pour les courses sont réduits par rapport au tennis. On n’a pas à couvrir un grand terrain comme au tennis».
AVEC LA CROISSANCE DU PADEL EN TUNISIE, EST-CE QUE LES SOCIÉTÉS COMMENCENT À INVESTIR DANS CE SPORT, QUE CE SOIT EN SPONSORISANT DES JOUEURS, DES ÉVÉNEMENTS OU DES CLUBS ?
«Aujourd’hui, le sponsoring s’installe correctement dans le monde du padel pour les joueurs professionnels ou qui cherchent à devenir professionnels. Les sponsors en Tunisie aujourd’hui font un très bon travail. Ils encouragent les jeunes, les joueurs pro, pour se développer sur le circuit national ou pour aller voyager à l’international et jouer des compétitions. Ou bien pour encourager les clubs à se développer et à améliorer leur infrastructure. Mais aussi à envoyer des joueurs jouer des compétitions internationales. La Tunisie joue un rôle très important et les sociétés sont en train de bien aider la communauté padel pour émerger et briller».
LA MARQUE DES PÂTES «SPIGA» T’A ACCOMPAGNÉ DÈS LE DÉBUT DE TON AVENTURE EN CHOISISSANT DE S’ENGAGER AVEC TOI. QU’EST-CE QUE CE PARTENARIAT REPRÉSENTE POUR TOI AUJOURD’HUI ET EN QUOI T’AIDE-T-IL CONCRÈTEMENT DANS TA CARRIÈRE ?
«Ça a été mon 1er sponsor. C’est grâce à ce sponsor-là que j’ai réussi à voyager à l’étranger. Je voudrais remercier mon 1er sponsor Spiga qui m’a permis de voyager à l’international, de jouer des tournois internationaux sur le circuit, et qui m’accompagne tout au long de l’année, que ce soit pour mes tournois nationaux, internationaux ou pour mon quotidien dans le padel.
PEUX-TU NOUS PARLER DU NIVEAU DE LA COMPÉTITION EN TUNISIE ? EST-CE BIEN STRUCTURÉ ?
«Oui, aujourd’hui le circuit en Tunisie est régi par la Fédération Tunisienne de Tennis. Il est aussi accompagné par des sociétés privées qui organisent un circuit sur l’année avec différentes étapes. Cette année, nous avons eu la chance d’avoir à peu près un tournoi par week-end, ce qui est énorme. C’est-à-dire qu’on a plus de 30 à 35 tournois à l’année, ce qui veut dire un tournoi par club, ce qui veut dire plus de 35 clubs. Chaque tournoi fait son maximum pour accueillir un maximum de participants. Mais aussi les sponsors qui permettent de bien organiser ces événements-là. Il y a le Tunisian Padel Circuit, qui est un circuit à part entière qui réussit à bien organiser ces compétitions-là, à médiatiser les compétitions, à faire une très bonne communication sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, grâce à la Fédération de Tennis, grâce au Tunisian Padel Circuit et à d’autres organisateurs, le circuit de padel est très bien organisé et offre une expérience 100% padel aux adhérents».
EST-CE QUE DES JOUEURS TUNISIENS COMMENCENT À SE FAIRE UN NOM À L’INTERNATIONAL ?
«A l’international, je dirais que nous sommes encore loin par rapport à certains pays, comme l’Egypte, qui, aujourd’hui, compte 3 à 4 joueurs qui sont dans le top 200 mondial. Ils organisent des compétitions internationales assez régulièrement. Contrairement à eux, nous sommes obligés de voyager à l’étranger régulièrement, de semaine en semaine, pour essayer d’avancer dans ce classement mondial. Il faut être très régulier pour pouvoir avancer dans ce classement mondial. Concernant la Tunisie, il y a une joueuse qui brille aujourd’hui, elle s’appelle Dora Chemli, elle fait partie des 220 meilleures joueuses dans le monde, et accomplit un travail extraordinaire. Elle a remporté énormément de titres en Tunisie. Aujourd’hui, elle joue beaucoup moins en Tunisie pour avancer dans ce classement mondial et briller à l’international. Je la félicite et je l’encourage énormément dans son parcours».
QUEL RÔLE JOUES-TU AUJOURD’HUI, SÉLIM, DANS LE DÉVELOPPEMENT DU PADEL DANS LE PAYS, ÉVENTUELLEMENT EN TANT QUE COACH, AMBASSADEUR OU ORGANISATEUR ?
«Moi, essentiellement, lorsque j’ai débuté cette aventure padel, j’ai commencé par jouer d’abord. Ensuite, après quelques voyages à l’international et avec l’expérience que j’ai eue, il y a beaucoup de joueurs et de joueuses qui m’ont demandé de leur apprendre. J’ai dû répondre à cette demande et j’ai commencé à coacher. Ensuite, est venu ce besoin avec mon équipe sportive de nous dire qu’on pouvait monter une académie, apprendre à faire jouer les gens, à leur donner les bases du padel. J’ai donc demandé à un coach espagnol de venir s’installer en Tunisie et de me coacher. Ainsi, il a coaché les adhérents qui voulaient faire partie de l’aventure padel. Ensuite, on s’est aventuré avec mon équipe dans la construction et le développement d’un club, qui aujourd’hui n’est pas un club hors course. Cette aventure me plaît énormément et grâce à mon équipe, on avance très bien». Je tiens à rappeler l’importance de mes clubs partenaires dans l’évolution de ma carrière, à l’instar du Padel Club of Sousse, le Padel Gammarth, Tie Break et Match Point pour la balle jaune mais aussi Suzuki, Bio Health, Nox et Vamos et bien sur Spiga, mais également l’académie qui m’a vu naître et briller au plus haut niveau. Chaque partenaire m’a apporté bien plus qu’un simple soutien, un engagement sincère, des valeurs partagées et une volonté commune de faire rayonner notre sport ».
QUEL AVENIR VOIS-TU POUR LE PADEL EN TUNISIE DANS LES 5 À 10 PROCHAINES ANNÉES ?
«Je vois vraiment une croissance exponentielle, que ce soit en nombre de joueurs, en nombre de terrains, en nombre d’événements, que ce soit côté masculin ou féminin. Il y a vraiment énormément de choses à faire dans le monde du padel. Il y a beaucoup de choses à développer aussi dans les à-côtés, que ce soit dans l’infrastructure, dans le team building, que ce soit pour les entreprises. C’est vraiment, je pense, un sport dans lequel on peut faire évoluer beaucoup de choses pour la société tunisienne».
LES DEUX SPORTS DE BALLE, PADEL ET TENNIS, VONT-ILS COEXISTER HARMONIEUSEMENT OU Y AURA-T-IL UNE CONCURRENCE ?
«Concernant le tennis et le padel, je pense qu’il faut dissocier ces deux sports. Ils peuvent se ressembler, mais ils sont très différents. Je pense que le padel évoluera tout seul, individuellement».
UN MESSAGE POUR CEUX QUI N’ONT JAMAIS ESSAYÉ LE PADEL ?
«Venez essayer. Je vous invite à tout âge, de 5 à 80 ans, voire 90 ans. Vous pouvez venir essayer parce que c’est très sympa. Vous allez vous amuser, vous allez rencontrer plein de nouvelles personnes extraordinaires. La balle est dans votre camp».
OÙ PEUT-ON TE SUIVRE OU TE VOIR JOUER PROCHAINEMENT ?
«La semaine prochaine, voire cette semaine (ndrl : la semaine dernière), donc vendredi, je vais jouer au Lac, à un tournoi qui s’appelle Country Club. Il y a la 14e ou la 15e étape du circuit national, donc j’y serai. Ce sera mon dernier tournoi avant les vacances, donc si vous voulez me voir, bienvenue à vous. Mon partenaire et moi, on sera ravis».*




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